John Luther Adams : Sila: The Breath of the World

Musiciens du CRR de Clermont-Ferrand et des orchestres d'harmonie du Puy-de-Dôme, dir. Eric Varion

Spatialisé et déambulatoire, ce concert nous immerge dans l’œuvre puissante de l’Américain John Luther Adams. Inspirée par les grands espaces de l’Alaska et la mythologie inuite, habitée par un profond sentiment de la nature et des éléments, Sila: The Breath of the World est une expérience du temps et de l’écoute.

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A l’instar de celle d’Ingram Marshall (1942-2022), l’œuvre de John Luther Adams (né en 1953, et à ne pas confondre avec John Adams) fait partie de ces musiques post minimalistes qui ont encore du mal à se frayer un chemin en France. Elle est irriguée par un sentiment de la nature, un sens de l’espace et des éléments qui lui confèrent pourtant une force peu commune. Très tôt engagé dans la protection de l’environnement, le compositeur vécut plus de 35 ans en Alaska avant de s’installer en 2015 dans le désert de Sonora, au sud-ouest des Etats-Unis. Ce sont justement les vastes étendues enneigées de l’Alaska qui résonnent dans sa pièce Sila: The Breath of the World (2014). Sila, chez les Inuits, c’est le souffle du monde. Non seulement le vent et le temps, les forces de la nature, mais aussi l’intelligence, la conscience – « celle nous avons du monde qui nous entoure et celle que le monde a de nous », dit le compositeur. Sa pièce semble justement habitée par cette force transcendante. Après des œuvres symbolisant l’eau ou le feu, c’est l’air qui a inspiré cette partition spectaculaire, cinématographique, où les masses orchestrales se meuvent lentement et majestueusement comme des nuages, ou des plaques tectoniques. 

Ce concert spatialisé interprété par les élèves du Conservatoire de Clermont-Ferrand et des orchestres d'harmonie du Puy-de-Dôme est une invitation à s’arrêter pour, l’espace d’une heure ou d’une minute, écouter plus profondément le monde.