Emilie Skrijelj : accordéon

Un solo aux allures de performance ou de sculpture sonore, qui amène l’instrument sur le territoire abstrait des musiques électroniques : l’accordéon comme vous ne l’avez jamais entendu !

Ça couine, ça crisse, ça grince, ça vibre, ça tremble, ça souffle évidemment et l’on ne saurait dire si ces sons étranges que l’on entend émanent d’une machine, d’un instrument de musique ou de quelque animal fantasmagorique. De fait, c’est presque un corps vivant qu’Émilie Skrijelj semble serrer contre le sien, tant cet accordéon qu’elle frappe, caresse ou secoue en apparaît comme le prolongement. Voire comme une prothèse, puisqu’elle use dans Glitch d’objets de récupération pour étendre le registre de son instrument en trois dimension : un « piano préparé à bretelles », en somme… 

Musicienne improvisatrice issue du jazz et des musiques traditionnelles, mais aussi scénographe, Émilie Škrijelj aime par ailleurs expérimenter avec des platines, des synthétiseurs modulaires ou du field-recording : avec ce solo, qui tient autant du concert que de la performance, voire de la sculpture sonore, elle amène son instrument sur le territoire abstrait de l’électronique – le mot « glitch », qui désigne une panne ou une erreur dans un circuit électronique, ayant même donné son nom à un sous-genre passionnant de la scène électro apparu dans les années 1990, dont les représentant.es transforment en musique les sons de ces accidents numériques… Après ça, vous ne regarderez plus jamais un accordéon de la même manière...

Production : Cie Ouate / Soutiens : Région Grand Est